Hernies de la paroi

Généralités

Les hernies de l’abdomen sont fréquentes. On parle de hernie quand le contenu abdominal (les intestins ou la graisse) sort de l’abdomen par un orifice (trou), au travers de la paroi.

Les hernies se présentent souvent comme une boule qui sort sous la peau. Celle-ci peut augmenter de taille lors des efforts de toux ou en allant aux toilettes. Les hernies sont favorisées par les efforts répétés, le port de charges, l’obésité, la toux chronique ou la constipation.

Il existe plusieurs types de hernies, en fonction de leur localisation :

Hernie inguinale : C’est la plus fréquente, elle représente le 90% des hernies. Elle se caractérise par une boule plus ou moins douloureuse au niveau du pli de l’aine ou des bourses.

Hernie ombilicale : Elle se voit chez 2 à 10% des patients (mais plus fréquemment en cas de maladie du foie – cirrhose). Elle se caractérise par une boule au niveau de l’ombilic.

Hernie épigastrique : elle se trouve au-dessus de l’ombilic, au niveau de la ligne blanche (au milieu des muscles).

Hernie fémorale (ou crurale) : C’est la forme la plus rare, environ 4% des hernies. Elle se caractérise par une boule à l’intersection entre l’aine et le haut de la cuisse (juste en dessous de la hernie inguinale).

Comment faire le diagnotic

Le diagnostic est le plus souvent clinique. Le patient est examiné en position debout et couché. Parfois, la toux provoque une douleur ou une augmentation de la taille de la hernie.

Chez les patients obèses, ou en cas de hernie fémorale (plus difficile à diagnostiquer) un ultrason ou un scanner (CT) peut être nécessaire pour confirmer le diagnostic.

Traitement

Comme il s’agit d’un problème mécanique (un trou dans la paroi de l’abdomen), le traitement est chirurgical et consiste à réparer les tissus déchirés, éventuellement avec un filet.

Attention ! Les hernies qui ne présentent pas de symptômes (comme une gêne ou une douleur) ne s’opèrent généralement pas, car elles ont un très faible risque de complication et l’on se contente de les observer.

Une intervention chirurgicale n’est donc indiquée que chez la femme ou chez l’homme avec une forme symptomatique.

Il existe 2 types de techniques :

La suture directe : Le contenu de la hernie est rentré dans le ventre et les berges du trou sont rapprochées par une suture.

Il s’agit d’une technique simple, sans matériel étranger, mais avec un taux de récidive plus élevé (environ 10-15% de récidive à 5 ans).

Le renforcement par un filet : Là aussi, le contenu de la hernie est rentré dans le ventre. Pour renforcer la réparation, un filet en matière synthétique (généralement du Nylon, matériau inerte pour le corps, ne se résorbant pas) est mis en place.

Cette technique est considérée comme le standard chirurgical et permet de diminuer le risque de récidive (environ 0.5 – 2 % à 5 ans).

On peut effectuer l’intervention de deux manières :

Chirurgie ouverte : chirurgie historique, avec une incision de la peau. Technique plus simple et plus rapide, mais avec plus de douleurs post-opératoires et une grande cicatrice, selon la taille de la hernie.

Elle est encore pratiquée dans des situations particulières, quand on ne peut pas proposer d’autre technique.

Chirurgie endoscopique : technique mini-invasive (aussi appelée laparoscopique ou coelioscopique). Intervention effectuée par de petites incisions de quelques millimètres. Techniquement plus difficile, mais permettant de diminuer les douleurs post-opératoires immédiates et les douleurs chroniques. De plus, le retour à une activité physique (ou au travail) est plus rapide.

Vidéo YouTube du Dr Allemann